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Nigéria : l’inexactitude des données de production pétrolière a déjà fait perdre environ 5 milliards $ au pays

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Premier producteur de pétrole en Afrique, le Nigéria fait face depuis de nombreuses années à une grande corruption et à de mauvaises politiques de gestion de son secteur pétrolier. Afin d’y remédier, un comité ad hoc a été mis en place pour évaluer la situation.

Les divergences de données relatives à la production de pétrole brut entre la société publique nigériane du pétrole (NNPC) et d’autres agences gouvernementales dont le ministère des Ressources pétrolières, ont déjà fait perdre 5 milliards $ au pays. C’est ce qu’a déclaré la Chambre des représentants le 12 mars lors d’une audience visant à identifier et à proposer des solutions durables aux différents défis liés au vol de pétrole brut.

Dans le cadre d’une enquête sur le vol de pétrole brut dans le pays, une analyse approfondie de tous les documents soumis par les différentes parties prenantes du secteur a été effectuée par un comité ad hoc.

« Il est très inquiétant que la commission ad hoc ait demandé des informations spécifiques, en particulier les copies certifiées conformes des redevances pétrolières, le droit au produit du contrat de partage de la production pour 2005 et 2019 et, après un long délai, les documents reçus couvraient la période de 2003 à 2009, laissant de côté la majeure partie des années que nous sommes censés examiner », a commenté Peter Akpatason (photo), président de ladite commission.

Akpatason a observé d’énormes divergences dans les données soumises par les différentes agences du gouvernement, en particulier le département des Ressources pétrolières (DPR) et la NNPC. Il a ajouté que ces écarts prennent en compte entre autres, des chiffres sur le traitement offshore du pétrole brut, sur la vente et l’achat directs de pétrole brut nigérian (DSDP), sur la conversion du pétrole brut à l’exportation, etc. Les calculs qui ont suivi ce constat ont montré que le pays a déjà perdu environ 5 milliards de dollars de recettes, notamment parce que les chiffres de production divergent à plusieurs niveaux de contrôle.

Interpellé, le patron de la NNPC, Mele Kyari a déclaré que la société était prête à partager avec la commission, les données pertinentes concernant ses transactions, y compris celles qui n’ont pas encore été soumises.

« Il y a toujours eu des divergences dans les bases de données entre la NNPC et les autres agences du gouvernement, et même entre nous et nos partenaires. Et ce n’est pas non plus surprenant parce que la pratique typique dans l’industrie est que le point d’enregistrement, l’audit, le moment de l’enregistrement déterminent toujours les chiffres, parce que c’est un environnement très mobile et que les données que vous avez aujourd’hui ne sont pas les mêmes le lendemain », a-t-il ajouté.

La question de la corruption et des transactions illégales concernant l’or noir au Nigéria a longtemps porté préjudice au pays, faisant fuir de potentiels investissements étrangers et ralentissant l’économie.

Lorianne Biaou

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